VILLAS ET RÉSIDENCES
La commande privée constitue une partie intéressante du travail de l’architecte. Il réalise d’abord des chalets de montagne, puis de nombreuses villas, la plupart du temps pour ses proches, et à partir des années 1970, des immeubles d’habitation, caractérisés par un confort contemporain et un standing remarquable.
Contexte
LES HABITATIONS INDIVIDUELLES MODERNES
Le concept de villa rappelle les propriétés italiennes de la Renaissance, lorsque les grandes familles édifiaient en Vénétie de nobles villas, qui constituaient en fait les premières maisons de campagne fonctionnelles. Depuis, la villa n’a cessé d’être un terrain d’expérimentation « privée », liée aux engagements, aux fantasmes ou aux cultures du commanditaire, mais toujours unie à un territoire identifié (terres agricoles, bord de lac, périphérie de ville). Dans les années 1920, le Mouvement moderne suscite des réalisations inédites comme les villas de Le Corbusier en France ou celle de Frank Lloyd Wright, architecte aux Etats-Unis. Sa célèbre Maison sur la cascade, en 1937, révèle une architecture organique, aux toitures débordantes. Les architectes Louis Sullivan, Mies Van der Rohe, Richard Neutra, Eero Saarinen contribuent à la vague américaine des villas qui mêlent design et fonctionnalisme. En Rhône Alpes, ces influences sont limitées à l’exception de la villa Le Même à Megève.
Chalets aux Gets, Haute-Savoie, 1951. La toiture à un seul pan et la forme compacte assure un habitat fonctionnel. Les trois chalets sont orientés au sud et offrent un maximum de lumière sans vis-à-vis.
Chalets aux Gets, Haute-Savoie, 1951.
Henry-Jacques Le Même (1897-1997)
Architecte originaire de Nantes, Henry-Jacques Le Même a proposé une architecture moderne et alpine, « le chalet skieur » dans ses projets à Megève. Il dessine de confortables chalets, empreints de régionalisme (matériaux et formes traditionnels) aux lignes géométriques modernes. Il conçoit également plusieurs sanatoriums du Plateau d’Assy en Haute-Savoie avec Pol Abraham.
Autour de Maurice Novarina
DES VILLAS MODERNES
L’architecte, originaire de Thonon-les-Bains bénéficie de commandes nombreuses liées à ce lieu de villégiature, entre lac et montagne, propice au développement des loisirs, de la détente, du tourisme. Les chalets et les villas constituent un patrimoine architectural intéressant, marqué d’influences diverses. Lors d’un voyage aux Etats-Unis organisé par la Société d’Aluminium Français, en 1956, Maurice Novarina visite New York et ses buildings ; Pittsburgh ; Chicago et l’Institut de Technologie construit par l’architecte Mies van der Rohe ; Saint Louis ; Boston ; Détroit et le Centre Technique de la General Motors de Eero Saarinen … Il rencontre ce dernier, lors d’une réception organisée par la célèbre architecte et designer Florence Knoll. Architecte finlandais installé aux Etats-Unis, il conçoit de nombreuses chapelles modernes et des bâtiments commerciaux et administratifs. On retrouve son influence dans les lignes franches et épurées des villas de Novarina. Son attention est marquée également par les nouveaux quartiers d’habitations des banlieues américaines : « Nous avons été surpris agréablement par le charme des quartiers résidentiels à pavillons individuels, réalisés à proximité des grandes villes que nous avions visitées. Ceci tient à la liberté dans l’implantation des maisons, à leur architecture sans prétention, à la sobriété des couleurs, à l’absence de clôture, au soin apporté à l’entretien des pelouses, et beaucoup à la qualité des plantations. » Maurice Novarina, Notes de Voyages en Amérique, 1956.
Villa Escoubès, Neuvecelle, Haute-Savoie, 1960.
Villa Maeder, Ambilly, Haute-Savoie, 1954.
Villa du Docteur Mouton, Thonon-les-Bains, Haute-Savoie, 1958.
Intérieur de la Villa Vincenot, Lugrin, Haute-Savoie, 1955.
Intérieur de la Villa Vincenot, Lugrin, Haute-Savoie, 1955.
Habitat en bande, Mourenx,Pyrénées-Atlantiques, 1960.
Villa de Maurice Novarina, Thonon-les-Bains, Haute-Savoie, 1949.
« Il me semble que les forces qui façonnent l’architecture du futur sont au nombre de quatre : sociales, économiques, technologiques et esthétiques. C’est leur interaction et l’interprétation qu’en fait l’homme qui créent l’architecture. »
Eero Saarinen, Conférence avec Victor Gruen devant l’Economic Club of Detroit, 1956.
DES IMMEUBLES RÉSIDENTIELS
A partir de 1960, Maurice Novarina, installé à Paris, reçoit des commandes de logements résidentiels, comme dans le 13ème arrondissement, où il réalise en 1969 l’immeuble le Périscope. Promotion immobilière de grand standing, le projet du Périscope s’adresse à l’origine à des familles souhaitant devenir propriétaires. Grands appartements, espaces de loisirs intégrés (piscine sur le toit), commerces de proximité et patio privé, l’immeuble monumental est doté d’une programmation complexe. En 1974, la Tour ronde Super Italie s’impose elle aussi comme un ensemble compact et élancé, plus haute construction du quartier d’Italie (112m de haut). L’architecte, jusqu’à la fin des années 1980, mène des chantiers de logements résidentiels, à Paris (avenue Foch), à Saint-Cloud et Saint-Quentin en Yvelines, ainsi qu’à Annecy, Thonon-les-Bains et Annemasse.
Immeuble le Périscope, avenue d’Italie, Paris (13e), 1969.
Immeuble le Périscope, avenue d’Italie, Paris (13e), 1969.
Plan des appartements du Périscope, Brochure publicitaire, 1969.
Tour Super Italie, Paris (13e), 1970.
Tour Super Italie, Paris (13e), 1970.